Manger les pommes

Suite aux Assises de Nantes auxquelles j’ai participé en septembre, l’association Plante & Cité 1 m’a sollicité pour contribuer à un guide technique sur la conduite de projets fruitiers en ville, à paraître au printemps 2024. Ce guide est destiné aux “élus, responsables et membres des services d’espaces verts, responsables associatifs, jardiniers, architectes paysagistes, responsables et membres d’associations, responsables et membres d’entreprises d’espaces verts, étudiants… et citoyens” qui s’intéressent aux “paysages comestibles fruitiers dans la cité” 2.

On m’a proposé de parler de l’utilisation des fruits et de leur qualité nutritionnelle, en donnant des exemples de variétés adaptées aux différents types de transformation. J’ai choisi de me concentrer sur les pommes et de contextualiser mon propos avec des photos qui donnent une idée du plaisir d’en cueillir et de les préparer. J’ai aussi tenu à donner un exemple de ce que font déjà certaines collectivités publiques, en l’occurrence la Communauté d’Agglomération du Bassin d’Aurillac dans son centre d’éducation à l’environnement La Plantelière 3 où j’avais effectué mon stage de fin d’études en éducation au développement durable en 2016. La fin de l’article évoque également les petits fruits qui peuvent être produits dans les jardins domestiques et communautaires, dont les coulis peuvent avantageusement accompagner une compote. Les suggestions d’accompagnement que je donne sont celles que j’ai expérimentées à l’automne 2016. Enfin, et c’est un point majeur à rappeler sans cesse, je mentionne le fait que les pommes produites dans ces jardins sont la plupart du temps non traitées et qu’on peut donc en manger la peau, source essentielle de nutriments, sans risque pour la santé. Voici mon article, que j’ai soumis aujourd’hui :

Manger les pommes

Si elles ne sont pas traitées et poussent suffisamment loin des pollutions urbaines les plus intenses, le mieux est de les croquer à belles dents sans les peler. C’est le plus nourrissant ! On les passera sous l’eau par précaution. Certaines variétés comme la Reine de Reinettes peuvent être consommées dès la cueillette. On choisira les fruits les plus colorés qui se détachent facilement lorsqu’on les soulève en exerçant une légère pression sur la queue. D’autres variétés doivent être conservées dans un fruitier. La Sainte Germaine par exemple murira pendant l’hiver et restera juteuse jusqu’au printemps.

Cueillette des fruits à l'arbre
Reine des Reinettes, 28 septembre 2015.
Fruits sortis de la cave
Sainte Germaine 2020 sorties de la cave le 23 juillet 2021.

On peut aussi faire du jus ou du cidre. Le jus sera consommé cru sur place ou dans les jours qui suivent. Il sera pasteurisé si les fruits ont été ramassés par terre. La pasteurisation permet aussi d’avoir du jus à disposition toute l’année jusqu’à épuisement des stocks.

Groupe d'enfants qui regardent le pressage des pommes avec attention et un grand sourire
La magie du pressage. Centre d’éducation à l’environnement de la Communauté d’Agglomération du Bassin d’Aurillac, 6 octobre 2016.

Les pommes peuvent être séchées, ou cuites, au four, dans des gâteaux, en confiture, pour accompagner des plats salés… et bien sûr en compote. Voici une recette maxi simple sans sucre ajouté qui permet d’utiliser les petites pommes de n’importe quelle variété. Il serait dommage de les perdre ! Le principe ? On ne pèle pas les fruits, pour gagner en temps de préparation, conserver le maximum de nutriments et obtenir toute la richesse des arômes :

  • Couper les pommes en quatre. Retirer la queue, la fleur et les parties abîmées s’il y en a. Rincer.
  • Émincer et cuire 10 à 15 minutes dans une casserole avec un peu d’eau.
  • Passer au moulin à légumes. Le tour est joué !
Peaux et des pépins dans le moulin à légumes après passage de la compote
Base de dessert vite fait bien fait. Peaux et pépins restent dans le moulin. 31 décembre 2023.

Suggestions d’accompagnement, à la maison ou en collectivité : yaourt nature au lait de vache ou de soja, miel, coulis de petits fruits du jardin (mures, cassis, framboises…), glace vanille, chocolat liquide, crème de marron, cannelle à ajouter lors de la cuisson, biscuits… Il y en a pour tous les goûts !

La dernière photo a été prise lors de nos préparations du réveillon. La compote a été mangée avec de la glace à la vanille, accompagnée au choix d’un coulis de mures et d’une confiture d’oranges amères que j’avais faite avec des fruits ramenés de Séville la semaine précédente. Les deux ont très bien marché.

J’ai depuis longtemps le projet de filmer cette recette de compote qui permet d’utiliser en un rien de temps les petites pommes et de se régaler au tour d’une table en famille ou entre amis, mais aussi en de multiples autres occasions. J’espère pouvoir le faire bientôt.

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Références

  1. https://www.plante-et-cite.fr/n/qui-sommes-nous/n:12
  2. https://www.plante-et-cite.fr/specif_actualites/view/1139/typeactu:actualites/slug:retenez-la-date-premieres-assises-internationales%C2%A0des-paysages-comestibles-fruitiers-dans-la-cite-les-et-septembre-a-nantes/n:39/themes:8,13,14
  3. https://www.caba.fr/fr/planteliere/

4 thoughts on “Manger les pommes

  1. Super ton article Jean Jacsues…Bravo 👏 c’est très intéressant je vais essayer ta recette de compote 🍎🍏Gros bisous et à Jak  aussi …😘✨ Envoyé depuis Yahoo Mail pour iPhone

    • Merci Babette ! Avec un peu de glace vanille et du coulis de mures pour la douceur ou de la confiture d’oranges pour une peu d’amertume, en plus des goûts bien sûr, je te jure c’est délicieux. Grosses bises à vous.

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